Ses nombreuses pérégrinations à travers la planète, sa carrière d’homme politique et de diplomate, son savoir-faire reconnu de médiateur et négociateur, ses talents d’écrivain, son sens inné de la communication et son auraen font l’une des figures incontournables de la cinquième république. Sur terre comme en mer, Jean François Deniau a croqué la vie à pleines dents.
EXTRAIT
« Féru de bons mots salés, l’homme est également fou de navigation au point de multiplier les traversées et de décider brutalement de franchir l’Atlantique à la voile en 1995 après un triple pontage cardiaque et une intervention au poumon. « L’air du large. La responsabilité de la barre. La liberté. L’océan » en guise de thérapie de choc plutôt que de passer trois semaines de rééducation dans un institut spécialisé afin de réapprendre à respirer et à se servir de ses jambes. L’océan devient son jardin. « L’Atlantique est mon désert » préférera-t’il titrer lorsqu’il couchera les mots de cette aventure sur le papier.
Au terme de cette folle équipée, la Marine lui réservera un accueil semblable à celui d’un vainqueur d’une course transocéanique. « De conserve, le patrouilleur la Fougueuse; en survol le Bréguet Atlantique. Je me rase, il est temps ». Son arrivée dans les Antilles est un triomphe sur la maladie. Et une leçon de courage. « Jevoulais donner un message d’espoir. Si je n’étais pas arrivé, le message aurait été de désespoir. Un moment de crainte, de froid. Les oiseaux tournent dans le ciel, les nuages passent, oublions la crainte. L’océan Atlantique est derrière moi. Je m’en souviendrai ». Le grand public aussi. Ni étoile argentée, ni galon doré sur sa veste mais le respect de toute une institution »