À l’orée de son ultime tour du monde, les clichés sur le porte-hélicoptères R97 Jeanne d’Arc abondent : 1,8 millions de nautiques parcourus, 46 campagnes d’application, 30 000 marins affectés, 6300 officiers formés, 768 escales et 84 pays visités. « Bâtiment-école, navire-ambassade, la Jeanne est un bateau gris résolument atypique », disent d’ailleurs ses marins avant d’ajouter doctement : « la Jeanne, c’est un bateau mythique ».
Depuis 1964, le porte-hélicoptères – successeur d’un croiseur-école (1931-1964) du même nom à l’aura inoxydable – a ainsi tissé sa légende grâce à son esprit d’équipage et à ses navigations autour du monde ponctuées d’escales exotiques. Pourtant conçu pendant les Trente Glorieuses et en plein guerre froide, ce navire répondait alors à des standards opérationnels élevés…