Bâtiment-école de la Marine nationale depuis 1964, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc a longtemps été considéré moins comme une véritable plate-forme opérationnelle qu’un bateau étendard. S’il est avéré que, grâce à sa dimension d’ambassade flottante, le porte-hélicoptères immatriculé R97 a organisé lors de chacune de ses escales moult réceptions contribuant au rayonnement de la Marine et de la France, la Jeanne a également mené, au cours de sa riche carrière, des missions opérationnelles, à vocation humanitaire notamment. Récit de 3 missions d’envergure : en mer de Chine, en Amérique Centrale et en Indonésie. Emblématiques à plus d’un titre.
« À l’intérieur du porte-hélicoptères, les départs de feu se multiplient à cause des courts-circuits, consécutifs aux multiples voies d’eau. Plus tôt dans la soirée, lors du briefing, un bruit fracassant a fait sursauter tout l’équipage. L’une des vitres de la passerelles amiral, pourtant située à plus d’une quinzaine de mètres de la surface de l’eau, a éclaté sous l’effet dévastateur d’une vague plus scélérate que les autres. Rapide colmatage et rafistolage avec les moyens du bord. Chose incroyable, tout l’équipage s’activera toute la nuit pour écoper, réparer ou nettoyer malgré l’invraisemblable roulis et l’incessant tangage qui balancent le bateau. En mer des Caraïbes, la Jeanne grince. La Jeanne gémit. Dehors, les vents hurlent. Balloté par les flots, le navire-école est à la merci des caprices de l’océan en colère »