À l’instar du norvégien Amundsen, de l’américain Byrd, ou des britanniques Scott et Shakleton, le français Charcot (1967-1936) fait partie des figures les plus illustres du monde de l’aventure polaire et maritime du 20ème siècle. Médecin de profession devenu officier de Marine, Jean-Baptiste Charcot (1967-1936) a exploré sur son trois-mâts vapeur Le Pourquoi-Pas ? aussi bien l’Antarctique que l’Arctique. En cet été 1936, celui que l’on surnomme le « Gentleman polaire » navigue justement le long de la côte orientale du Groenland.
► EXTRAIT
« 16 heures, la pluie commence à tomber drue. Le vent augmente violemment, le baromètre descend à pic. Le Pourquoi-Pas ? est pris au piège au cœur d’une dépression à caractère cyclonique. In situ, la visibilité devient nulle. Le compas est perturbé par des anomalies magnétiques. La dérive devient presque incontrôlable. Les marins font le dos rond face aux caprices de l’océan. 3 heures du matin le 16, le vent ne fléchit pas. La tempête devient ouragan. Le bateau roule et tangue dangereusement. La brigantine est mise en loques. 4 heures 30, le mat de flèche d’artimon se casse entraînant dans sa chute l’antenne TSF. Toute communication avec l’extérieur est désormais impossible d’autant que l’état de la mer n’autorise aucune réparation, même de fortune. Quand l’aube survient, les marins découvrent avec stupeur devant eux des éperons rocheux à fleur d’eau que le temps très bouché leur avait jusqu’alors caché. Il faut déguerpir à toute vapeur mais la machine est à bout de souffle. Le trois-mâts ne manœuvre plus. Pire, iltalonne à deux reprises et se couche sur tribord. Il est 5 heures 15 » (Stéphane Dugast)